J’ai l’âge qu’on commence à perdre nos premières dents. 5-6-7 ans, fouille-moé ?
C’est à Pâques, je pense, pas certain…mais ça l’adonne bien avec une chronique de printemps…non ? Anyway, c’est mon blogue.
Pis, r’garde, el’monde était beau, les mon oncles pis les matantes, les cousins, pis les cousines, sans exception. Pas qui sont pas beaux d’habitude, mais dans le sens, ben habillés ! Faque, me semble qu’à Pâques, dans le temps, t’étais beau. À d’autres occasions aussi, comme à Noël pis le jour de l’an et .. aussi quand on allait chez nos grands-parents en visite, bien nous aussi, les enfants, on était « swell », pas qu’on était pas beaux d’habitude, mais on était ben habillés . Anyway.
Mais, là, y’a du monde pas à peu près, chez grand-mère pis grand-père. Pis, c’est pas Noël, pis c’est pas le jour de l’an.
J’peux me tromper, mais disons que c’est Pâques. Ok, K-lisse.
Bon. On est dimanche de Pâques. Pis, je te dirais que dans l’entrée, y’a du monde à’messe. Tu rentres, pis à droite, y’a la chaise berçante à grand-père, pis grand-père assis dessus, en face le comptoir de cuisine pis y’a grand-mère pis plein de ma tante affairées à leurs affaires pis entre les deux, y’a plein de mon oncle pis de cousins, cousines pis des ma tantes aussi.
Mon père avait attaché ma dent avec une corde et entouré la corde jusqu’à la poignée de porte d’entrée.
Et là, il faisait monter les enchères de la fée des dents live drette là comme chus là. Faut dire que chez grand-père en cette journée de Pâques, y’avait du monde en simonac, pis ma dent chambranlante, elle allait être très payante aujourd’hui. L’argent sonnant et des fois moins sonnant (voir en piasse) tombait dans le chapeau qui faisait le tour et j’vous jure que cette fois je ne regrettais pas de m’être mis à mon plus beau. J’avais les yeux bien ronds, pis déjà là, j’tais pas pire en addition pis multiplication, pis ça comptait dans ma tête. Ça l’arrêtait pas, j’étais content de connaître mes tables de multiplication par coeur.
Pis, tout le monde en rajoutait, pis ça criait, pis ça disait des affaires genre « t’é pas game el’jeune », « non, y fera pas ça » , « Ben voyons,ça pas d’allure » Pis moi, j’additionnais dans ma tête… pas certain que j’étais game mais je savais que mon père lui l’était. Devant cette foule enthousiaste et ce chapeau qui débordait, je ne pouvais vraiment plus reculer, en plus que je voulais le magot….. pas l’choix… Je fais signe à mon père, – ok vas-y !
Pis, là, mon père y’a vargé la porte.
Je danse rarement, mais il me semble que j’ai fait quelques pas de danse cette fois là avec un chapeau dans mes mains… pis une corde pis une dent au boutte.
Mon plus beau souvenir de Pâques !