Ou le gène de la course.
Mes deux sœurs l’ont. Pas moi. Je ne veux surtout pas minimiser tous les efforts qu’elles y mettent car elles en mettent en simonac. Vous pensez à quoi ça peut ressembler ? Ben, rajoutez-en ! Ma plus grande soeur, c’est des 10 km pis des demis-triathlons. Ma petite soeur, des 10 km pis des demis-marathons. Pas mal de vélo aussi. Et, ça doit prendre un peu d’entraînement. Je leur lève mon chapeau !
Mais dans la famille, à part ma tante qui est rendu à 98 ans, qui faisait le village au complet (et même plus) à’course dans les années ’70, début ’80 (Elle était en avant de son temps et devait certainement faire jaser alors), ça courait pas fort au village. Même présentement avec sa marchette, je pense qu’elle fait plus de kilométrage que moi. Pour elle, une partie de carte au salon, pfff.
Donc, je disais à part ma tante et c’est pas pour me vanter, je pense que c’est moi le premier dans la famille qui un bon matin est parti avec l’idée en tête de faire du jogging. C’était avec un ami d’enfance, On a genre 13-14 ans. On se met au jogging. On est décidé et on part drette là su’l’fly de même. On commence avec une côte. La côte des bœufs. C’est la plus à pic du village. Donc, on monte la côte et au bout, on vire à droite et on passe en face du concessionnaire Ford. On continue vraiment pas long jusqu’en face de la Valley Shoe. On se regarde. On sait qu’on pense à la même affaire. On a dû faire au max 750 m. On arrête tout ça. On repart à marche jusqu’au point de départ. Pis, on décide de se lancer la balle. C’est fini le jogging pour l’été!
Cégep. J’ai aucune idée quelle mouche m’a piqué. J’ai pris un cours de jogging. Bravo champion. Anyway. Au dernier cours, c’est le test final. Un 10 km. Avec un autre ami d’enfance, on décide de prendre du retard sur le groupe. Le temps d’aller caler une bière et de rattraper le groupe en bus…. Ha le cégep.
3ème course. À l’université pendant un stage à Ottawa. Mes deux colocs d’Ontario décide un soir d’aller courir le long du superbe canal Rideau. Heille, pourquoi pas moi aussi, très bonne idée ! Les Ontariens partent à un rythme correct au début puis pas longtemps après accélèrent comme des malades… Après, y’ont viré quelque part que j’ai jamais vu et comme j’ai pas vu, j’ai continué tout droit pour les rattraper. Je les ai revus 10 km plus loin (et pas mal longtemps après su’l patio à l’appart en train de boire de la bière). Je vous jure que j’leur ai appris quelques jurons en français en accéléré aux Ontardjiens ! Anyway, c’est beau le canal Rideau. Belle place pour courir. Vous devriez y aller.
Bon. Là, ça fait genre 4 ans que je cours 5 à 6 fois par été des 5 km. Pour le plaisir, comme on dit. Pis là, à ma dernière sortie, après un gros 500m, j’ai fait comme Forrest. Gump. Forrest Gump. J’ai arrêté sec (à la différence qu’il n’y avait personne qui courait avec moi). Et je suis retourné chez moi en marchant. Faisait beau, pourquoi pas m’ouvrir un p’tit vino ? Quelle bonne idée !
Depuis, j’ai cheminé.
Beaucoup.
J’ai lu dans un journal scientifique (JAMA) * que le gène de la course se transmet de père en fille et de mère en fils. J’ai immédiatement compris.
Mon père se targue de me dire que dans ses meilleures années, on le surnommait le chevreuil. J’l’ai jamais vu courir … mais rien ne va assez vite pour lui.
Ma mère de son côté, que je n’ai jamais vu courir aussi (à part courir comme une queue de veau pour nous élever) et je vous assure que ça n’arrivera pas non plus (qu’elle se mette à courir). Mais si un matin, je l’avais vu partir à’course jogger, je m’aurais posé de sérieuses questions….C’est pour dire que c’est pas son bag.
Anyway, pour en avoir le coeur net, j’en ai jasé dernièrement avec mon médecin. Car quand je cours, j’ai les jambes qui pèsent une tonne, les chevilles qui veulent éclater pis les genoux qui veulent déboîter. J’y parle donc de ma mère, de mon père, de jogging et de génétique. Il m’écoute attentivement mais avec une face qui cache mal son scepticisme.
– As tu les pieds plats, Stéphane ?
– heu, j’pense pas….
(Et là, trop cool)
– Tu sais, Stéphane, c’est p’têtre juste pas fait pour toi le jogging !
– Ok, merci doc. On se revoit l’an prochain.
Faisait beau. Arrivé chez nous, j’m’installe su’l patio avec un p’tit vino pis j’me dis : Bon, une maudite bonne affaire de réglée !
Bon été et surtout pratiquez les sports que vous aimez !
*Pas vrai pantoute. En passant, j’ai pas lu d’article scientifique à ce sujet. C’est juste une hypothèse de départ qui je pense vaudrait la peine d’être explorée.